Maora - Docile mais pas trop - [UC]

Du lapin à la femme...

La petite peluche~ Qu'on se le dise, Maora n'est pas bien grande pour ses 17 ans. À  peine 1 mètre 48 et encore! il faut qu'elle ait les oreilles dressées. Ce n'est pas de sa faute, elle a été mal nourrie pendant des années et son corps ne s'est pas parfaitement développé. D'ailleurs, en plus d'être minuscule, elle est particulièrement fine, et pèse une petite trentaine de kilos. Du coup, ses bras et ses jambes sont tous fin -il faut dire qu'elle a une ossature plutôt fragile par dessus le marché- et niveau poitrine, c'est franchement pas ça. Enfin bref, tout ça pour dire que Mao n'est pas une hybride de combat...
Elle a la peau très blanche, sans aucune imperfections -à part son tatouage à la nuque, caché par ses cheveux et, évidemment, ses innombrables blessures dues aux mauvais traitements. Disons que rester attachée dans une cage toute la sainte journée, ça aide à ne pas rencontrer le soleil aussi. Ses cheveux mi-longs, d'un brun très foncé, contrastent fortement avec le blanc immaculé de ses oreilles de lapin. Bah oui, Mao c'est une hybride tout de même! Et elle est très fière de ses oreilles. Grandes et duveteuses, elles donnent envie de les caresser et sont le reflet des émotions de l'hybride: elles se couchent quand la jeune fille est en colère ou effrayée, se dressent lorsqu'elle est étonnée ou attentive même si, la plupart du temps, elle retombent librement de part et d'autre de sa tête.

Poupée de cire, ange de porcelaine~Ceux qui l'ont vue l'affirme, Maora est jolie. Très jolie. Malgré son corps gracile, elle attire les regards. Enfin, ce sont surtout ses yeux qui fascinent les gens: immenses, d'un rouge profond et bordés de longs et épais cils noirs, ils brillent constamment d'une lueur indéchiffrable et illuminent un visage aux traits fins mais inexpressifs. Ses lèvres, roses et pleines, n'esquissent que très rarement un sourire dans lequel on peut lire une profonde mélancolie. Car la jeune hybride n'est pas du genre à montrer ses sentiments et son visage reste donc souvent sans expression particulière. Seule sa voix -douce et calme lorsqu'elle est dans son "état normal", aux accents désespérés et angoissés lorsqu'elle fait une crise- la trahit.

Des vêtements pour une esclave~Côté armoire, c'est pas la joie. Mao porte souvent des robes -noires ou roses selon ce qu'il lui reste- pas parce qu'elle aime ça mais parce qu'on l'y oblige. Le scientifique qui l'a créée ne lui laisse en effet pas beaucoup le choix. En dessous, elle porte une culotte bouffante. Elle aime bien les habits bouffants. Oui oui... Par ailleurs, elle a toujours un collier -ou plutôt un bout de corde...- au bout duquel elle a accroché un petit pendentif en forme de carotte trouvé par hasard dans le laboratoire.

Comme un papillon pris au piège

Esprit de fer et de lumière~Maora est probablement la personne la plus calme de l'île. Rien ne la perturbe, du moins en apparence, et elle est toujours très posée lorsqu'elle dit quelque chose. D'ailleurs, elle réfléchit beaucoup et pèse ses mots avant d'ouvrir la bouche. Cependant, elle ne fait pas ça par peur des coups ou des représailles, non non. Car la petite hybride, si elle est la plus imperturbable, peut également se considérer comme la plus téméraire du moins pour le moment. En effet, malgré les punitions qu'elle a pu recevoir, elle n'hésite pas à remettre à leur place ses maîtres chaque fois qu'elle considère qu'ils vont trop loin. Pourtant, elle ne cherche pas les ennuis, il est tout simplement dans son caractère d'être comme ça. De même, elle ne se considère pas comme inférieure aux humains et -plus encore!- méprise ces derniers. Pourtant elle ne cherche pas à les fuir ou même à s'opposer au fait de devoir les servir car elle sait que c'est auprès d'eux qu'elle pourra apprendre et se cultiver. Parce que oui, ça peut paraître étrange mais Maora est une hybride surdouée, qui adore savoir de nouvelles choses. Cependant, personne ne connaît cette facette d'elle car elle prend bien soin de se cacher lorsqu'elle lit les livres oubliés des scientifiques ou qu'elle observe secrètement ses maîtres travailler pour comprendre à son tour.

Cœur de glace ou carapace?Maora n'est pas du genre à s'intéresser aux autres. Elle se fiche bien de ce qu'il peut se passer autour d'elle et préfère rester à rêvasser ou réfléchir dans un coin de sa cage plutôt que d'aller vers les gens. Elle sait parfaitement que personne ne lui viendra en aide, homme ou hybride, et c'est pour cela qu'elle n'ira pas non plus les aider. Elle ne veut pas d'amis ou bien d'amoureux, préférant rester seule, sans parler, à regarder les nuages par la petite fenêtre de l'Animalerie. Pourtant, tout au fond d'elle, elle a mal lorsqu'elle sent la souffrance des gens qui, comme elle, ont été brisés sans ménagement.

L'âme en papier de soieElle a beau être courageuse et résister aux brimades et à la maltraitance, Mao a une grosse faille qu'elle cache par tous les moyens possibles et inimaginables. Elle sait qu'elle ne doit jamais révéler à qui que ce soit -et à fortiori aux scientifiques et à ses potentiels maître- que son esprit, en apparence si froid, se brise comme du cristal chaque fois qu'elle est seule. Car la jeune fille a parfois de violentes crises d'angoisse, séquelles de ce qu'elle a vécu entre les mains de son premier maître. Elle se met alors à parler toute seule, devient paranoïaque et se replie sur elle-même.

Et pour toujours, je serai cette peluche détraquée...

Je n'ai pas fait grand-chose dans ma vie et je n'ai donc pas beau coup à raconter. Cependant, puisqu'il le faut, je vais vous raconter ce qu'il s'est passé depuis ma "naissance".

J'ai été créée dans un laboratoire. "Papa" et "Maman" sont des mots vides de sens pour moi, et je dois dire que ces figures parentales ne m'ont jamais manquées. J'ai déjà bien assez à faire avec les scientifiques et les différentes personnes que je dois servir.
Enfin bref... Je ne connais pas le nom de celui qui m'a conçue puisqu'il est mort alors que j'avais à peine 3 ans. Tout ce dont je me souviens, c'est qu'il me répétait très souvent qu'il était fier de moi et que j'allais devenir une servante parfaite.
Déjà à l'époque, ces mots mots me mettaient mal à l'aise. Contrairement à ce que tous pensaient, je comprenaient parfaitement tout ce qu'on me disait et je pouvais donc saisir le sens de leurs paroles. Pourquoi aurais-je dû être une servante? Pourquoi devais-je restée enfermée dans une cage alors que tous les scientifiques avaient le droit de se balader sans contrainte?
On me répondait sans cesse que c'était parce que j'étais une hybride. Et je trouvais ça de plus en plus injuste.

Comme je l'ai déjà dit, "mon" scientifique est mort deux mois après que j'aie fêté mes 3 ans. Je ne l'appréciais pas particulièrement, parce que c'était lui qui m'enfermait dans une cage toute la sainte journée mais enfin, il me protégeait un peu quand même, contrairement à ses collègues qui ne m'aimaient pas beaucoup. Enfin, ils étaient obligés de me garder et de "m'éduquer" pour honorer la commande. Vous vous demandez sûrement de quoi je parle... La vérité, c'est que j'ai été créée pour une raison très précise: un homme, peu avant la naissance de son fils, était passé au laboratoire et avait en quelque sorte commandé une hybride qui naîtrait en même temps que son enfant, pour qu'elle lui appartienne quand ils seraient plus grand. Voilà pourquoi je ne rechigne pas à être une servante même si je n'aime pas être traitée comme une moins que rien: je sais que je n'ai aucune chance d'être un jour autre chose et comme il faut bien avoir un but dans la vie, eh bien disons que c'est celui-là que j'ai choisi -par défaut, je vous l'accorde.

J'ai donc été "élevée" dans le labo pendant 12 ans. 12 ans durant lesquelles on essaya de me rendre docile -sans beaucoup de succès à vrai dire, puisque malgré mon caractère calme et taciturne, je suis à montrer mon désaccord face à l'injustice que je subis-, de m'apprendre à m'acquitter parfaitement des tâches ménagères ainsi que prendre soin de mon futur maître. Ces deux derniers points ne me posèrent pas particulièrement de problème. J'étais motivée par le fait que la famille à laquelle j'avais été vendue avait apparemment une bibliothèque énorme, dans laquelle je pourrais me faufiler. Car ce que je n'avais dit à personne, c'est que je savais lire et écrire, que tout ce que faisaient les scientifiques m'intéressait beaucoup et que j'avais bien l'intention d'en apprendre plus sur la génétique afin de montrer au monde que les hybrides pouvaient être aussi doués que les humains.

Bref. le jour de mes 12 ans, je fus envoyée chez la famille à qui j'avais été promise. J'y suis restée pendant 3 ans et je me rappelle chaque minute, chaque seconde de mon "service".
Je ne vis jamais le garçon à qui je devais initialement revenir. Considéré comme surdoué, il avait été envoyé à l'autre bout du monde dans un institut spécialisé et je n'avais pas autorisée à l'y rejoindre, les hybrides n'étant commercialisés que sur cette île. Cependant, la famille voulut tout de même garder et je finis sous les ordres du frère aîné.

Mon calvaire commença à ce moment. C'était un garçon d'environ 17 ans, assez impressionnant au premier abord, avec un regard cruel. Au début, il était plutôt modéré et se contentait de me gifler lorsque je refusais de faire des choses qui me rabaissaient ou que je le remettais à sa place. Je savais que ce que je faisais était dangereux parce que j'avais deviné que cet humain était assez instable. Pourtant, je refusais -et je refuse toujours- d'être traitée comme une moins-que rien.
Gabriel -c'était son prénom- joua le jeu pendant un bon moment. Mais un jour, il est sorti de ses gonds comme ça, tout d'un coup. J'avais alors presque 15 ans et lui, une vingtaine d'années.
Je venais donc de refuser une énième fois ses avances, peut-être un peu plus durement que d'habitude. J'allais sortir de sa chambre pour retourner à mes occupations lorsque j'avais senti une main me serrer la gorge. Je fus jetée sans ménagements contre le carrelage la tête la première -et dieu sait si ça fait mal- avant de le sentir s'asseoir sur mon dos. Il pesait lourd et je commençait vraiment à avoir peur, surtout qu'il s"était mis à rire comme un dingue. J'essayais de le faire basculer mais il me tenait bien. Ça ne servait à rien de crier, il n'y avait personne pour m'entendre.
Je sentais ses mains se balader dans mes cheveux et sur ma nuque lorsqu'un petit bruit m'avait glacé le sang. Gabriel était devenu tatoueur et il avait apparemment décidé de me faire profiter de son "savoir-faire".
À partir de là, tout était devenu flou. J'avais vaguement senti qu'il me tatouait quelque chose mais je ne rappelle de rien après ça. Seules les marques de brûlures et les multiples plaies que j'avais découvert sur mon corps le lendemain, ainsi que les douleurs dans mes membres m'avaient un tant soit peu renseignée sur ce qu'il m'était arrivé. Je crois que mon esprit a occulté ce qu'il s'est passé pour préserver ma santé mentale. Apparemment, ça n'a pas trop marché puisque c'est depuis ce jour-là que j'ai mes espèces de crises.

Après cet... incident, Gabriel m'a frappé de plus en plus souvent jusqu'au jour où, lassé de moi, il m'a revendu à l'Animalerie. Je n'avais pas changé de caractère malgré ce qu'il s'était passé.
J'étais en mauvais état après cette histoire et les Scientifiques durent me garder en soin pendant plus de 3 semaines, au bout desquelles je fus réexposée dans ma petite cage.
Je fus vendue ou plutôt louée plusieurs fois pendant ces deux dernières années. Ce fut souvent difficile mais je n'ai jamais été aussi amochée qu'avec Gabriel alors je ne préfère pas me plaindre...
Finalement, mon dernier maître en date ne m'a pas supportée plus de 2 semaines. Et me voilà de nouveau enfermée à l'Animalerie...